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10 novembre 2017

Ca

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!! Attention : risque de spoilers !!!! ( mais léger, j'ai fait gaffe quand même^^)

Une très bonne adaptation qui m’a vraiment emballée.

Des changements ont été apportés à l’histoire, certains mieux trouvés que d’autres. Mais l’ensemble tient bien et est très cohérent et agréable à suivre.

Le coup de la maison, je n’arrive pas à me souvenir s’il existe dans le livre mais il me semble que non. Je l’ai immédiatement associée à la Tour Sombre ( la maison qui essaie de bouffer Jake ^^). Cependant, j’ai trouvé ça pertinent dans le film. Ainsi que le changement de peur de Ritchie. Ça enlève certes un élément du livre dans la bataille finale contre Grippe-Sou. Mais c’est un élément un peu beaucoup cliché donc ça ne m’a pas dérangée que ça disparaisse. Au contraire, puisqu’ils ont insisté sur un autre aspect du pouvoir du clown du coup, que j’ai trouvé bien plus intéressant.

Des détails ont été modifiés, sans que cela change l’histoire mais qui m’ont un peu fait tiquer. Le fait que ça ne soit plus Mike qui étudie le passé de Derry, mais Ben. Ça colle au personnage de ce dernier, mais c’est un peu dommage pour Mike, car c’est le personnage qui a subi le plus de changements, et il perd un peu en importance. Le fait que sa peur ne soit plus liée à l’incendie du Spot m’a embêtée aussi. Le Spot est mentionné, la peur de Mike est aussi un incendie, mais ce n’est plus lié. Vu que c’était un crime raciste, c’était pertinent ( et triste et glauque), c’est bien un tort de l’avoir retiré du film .

Il n’y a que deux changements qui m’ont réellement chiffon ! Ils concernent Beverly et Stan, et sont liés.

Beverly est parfaite !! Belle et séduisante sans être canon ou manquer de naturel. Badass et courageuse sans être infaillible ou garçon manqué. Son personnage m’a vraiment convaincue. Son enlèvement à la fin m’a donc un peu déçue.

C’était un peu facile, il m’a semblé ( du moins, au début). Dans le livre, c’est elle qui est chargé de tirer à la fronde sur Ça. Elle perd cet acte de bravoure dans le film. Même s' il est remplacé par deux autres. Et si je comprends l’intérêt que l’un des Ratés se fasse enlevé pour motiver les autres, le fait que cela tombe sur la seule fille doit être mal vu. Et va sans doute faire du tort au film ( j'espère pas)

Pourtant, à bien y réfléchir, je pense que ça à du sens. Le parallèle avec Henry Bowers parait évident. Ils sont tous deux maltraités par leurs pères. Qui regardent tous deux la même émission télé pervertie par le clown. Et ils finissent tous deux par tué le dit père. Il me semble que ça explique que Grippe-Sous puisse avoir plus d’emprise sur eux que sur les autres. Je pense notamment à la façon dont il apparaît chez les March. Qui change considérablement de toutes ses autres arrivées.

Donc oui, au final, l’idée est sans doute intéressante à exploiter mais elle entraîne en plus le second changement que je n’ai pas apprécié. Dans le roman, le seul à voir dans les lueurs mortes de Ça est Stan. Cela l’a tellement terrorisé qu’une fois adulte, il préfère se suicider que de retourner à Derry.

Ce n’est pas anodin donc, pour la suite. Tiens, quand j’y pense, c’est pareil pour Bowers. Sa fin est pertinente dans le film, en particulier qu’elle soit liée à Mike, vu le discours de son grand-père au début. Mais pour la suite, c’est un peu contrariant. Bowers étant censé revenir et être important. Flûte !

Bref, pour en revenir aux lueurs mortes, ce n’est pas Stan qui les voit mais Bev. Ca me chiffonne. Dans le film, ça ne change rien en soi, ce n’est pas dérangeant. Par contre, pour le second chapitre, ça risque d’être un peu bancal. Comparé au livre. J’espère que le scénario sera à la hauteur.

Cependant, à part ces petites choses, même pas réellement dérangeantes sur le moment, c’était top !

On se croit vraiment chez King. L’atmosphère vraiment très spéciale de ses livres est présente, bien rendue. On y croit. On est à Derry. Avec les personnages toujours tordus et profondément banals que l’on croise chez King.

Des gens comme il y en a partout, que l’on peut rencontrer, que l’on peut être ! Les mômes sont parfaits.  Bien ancrés dans leur époque. Les détails de leur environnement sont très travaillés. Les accessoiristes et décorateurs ont fait un excellent boulot. C’est très réaliste. Derry existe, leurs univers respectifs existent. J’ai adoré la présence de Silver notamment. Ces gamins ne sortent pas du néant, leurs vies et leurs goûts sont là, on les voit, on les devinent. Les personnages sont consistants.

J’ai aussi appréciée que rien ( ou presque) ne soit édulcoré. Ils sont vulgaires, comme la plupart des personnages de King ( et sans doute comme beaucoup de pré-ados quand ils discutent entre eux). Les scènes avec le clown sont gores, comme on peut s’y attendre. On voit les horreurs qu’il fait. Et si ce n’est pas surprenant, les agissements d’Henry ne sont pas atténués non plus, et ça c’est plus osé. J’ai apprécié que le réalisateur ne cache rien. King ne le fait pas dans ses livres, il n’hésite jamais à mettre le doigt sur la cruauté, en particulier des enfants, et c’est brillant. J’ai donc apprécié que cela soit gardé. Seul le comportement de Bev dans les égouts n’a pas été gardé et franchement, j’aime autant XD

Le casting est très bien choisi. Les gamins ne sont pas beaux ou mignons pour la plupart, ils sont normaux. Ils sont vrais, avec leurs défauts, ils ne semblent pas sortis d’une pub Ricoré, vous voyez ?

Ritchie a vraiment ses lunettes à verres épais qui lui font de gros yeux.( J’ai adoré Finn Wolfhard dans Stranger Things et j’étais donc ravie de le retrouver ici, d’autant que Ritchie a toujours été mon personnage préféré !). Eddie est petit. Ben gros. Seul Georgie a une bouille adorable, ce qui le rend encore plus touchant, en particulier dans sa dernière scène.

Mais les petits acteurs rendent aussi les qualités de leurs personnages. Bill a le charisme nécessaire pour être le leader ( j’ ai trouvé Jaeden Lieberher particulièrement touchant dans la scène des égouts). Ritchie a son humour mordant, Ben (Jeremy Ray Taylor) sa sensibilité, Eddie (Jack Grazer) et Stan (Wyatt Oleff )leur innocence un peu fêlée. Encore un fois, je trouve que seul Mike (Chosen Jacobs) est un peu effacé. ( J’ai déjà dit que Bev (Sophia Lillis ) était parfaite !!).

Leur jeu à tous est saisissant de réalisme et de vérité. Je pense notamment à la première scène entre Bev et son père. Il ne fait rien de notable, et pourtant on ressent immédiatement la terreur qu’il lui inspire.

Bowers est aussi un personnage intéressant. Ignoble comme il faut, et pourtant, face à son père, j’ai eu de la peine pour lui. Nicholas Hamilton arrive à le rendre émouvant pendant quelques secondes, à montrer le gamin terrifié derrière le sale petit con brutal. ( j’aime assez que l’acteur est une bonne tête de lutin, ça apporte un contraste intéressant. D’autant que ça ne l’empêche pas de faire une tête de psychopathe qui fiche la trouille)

Les adultes son peu présents. Mais en quelques scènes ou lignes de textes, on voit à quel point ils sont vains et inutiles. Voir encombrants ou dangereux. Stephen King n’est jamais tendre et encore une fois, c’est montré.

Bill Skarsgard est remarquable dans le rôle de Grippe-Sous. Son interprétation est très différente de celle de Tim Curry. Qui était déjà très bonne, mais Skarsgard bat tous les recors ! Son clown est terrifiant !!!

Oui, décidément la psychologie très fine et profonde des personnages de King est présente et magnifiquement rendue par un casting au poil !

J'ai adoré la fin. Le piège tendu à Bill, le choix auquel sont confrontés les Ratés, et le fait que la peur est une constante essentielle du pouvoir de Ça. Il n'a pas juste besoin de tuer, il a besoin de la peur ! C'était une bonne chose de mettre ce point là en avant. Le combat contre Grippe-Sou n'étant plus uniquement physique mais psychologique.

Un dernier mot sur la réalisation, sans concession donc, très belle et très soignée. La lumière est bien choisie, elle rend l’atmosphère tour à tour légère ou lourde, tout en situant bien le film dans le passé.

La façon de filmer est énergique, voir saccadé durant l'action, rendant bien le chaos et la confusion des personnages. Plus intimes, avec de très beaux plans, dans les scènes plus calmes. Je pense bien sûr à la scène de baignade, au générique d’ouverture, avec ce très beau gros plan sur la construction du bateau ( la fameuse frégate). Mais aussi le sublime contre-jour quand Eddie arrive dans la rue avec la maison en ruine ( bien la peine d’avoir montré le panneau, je me rappelle pas du nom de la rue *boulet*)

En bref, un très beau film en lui-même, bon film d’horreur qui fait peur comme il faut, sans sacrifier l’histoire ou le jeu d’acteur pour autant. Mais surtout une vraie adaptation de Stephne King, qui rend son univers correctement et qui lui fait honneur. Enfin un moyen de prolonger le plaisir de ses livres devant un écran.

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